L'esprit Escoffier

La carrière d'Escoffier s'est étendue sur 62 ans, au cours desquels il a gardé une volonté juvénile d'innover. Il a accueilli le progrès, reconnaissant que la cuisine doit évoluer constamment.

Escoffier était également un homme remarquablement généreux, qui prenait soin de son personnel comme de sa propre famille, et qui a consacré beaucoup de temps et de ressources financières à la lutte contre la faim dans le Londres du XIXe siècle.

La carrière d'Escoffier a duré jusqu'à 62 ans, au cours desquels il n'a jamais cessé d'innover. Il a reconnu que la cuisine doit évoluer en permanence. "D'autres viendront ... demain qui reprendront notre travail, le modifieront et le transformeront pour répondre à de nouveaux besoins, des besoins que nous ne pouvons soupçonner aujourd'hui, tout comme nous avons fait de même pour modifier le travail de nos prédécesseurs. C'est la conséquence inévitable du progrès. Loin de nous en plaindre, nous nous en réjouirons d'autant plus que nous aurons fermement contribué, en préparant l'avenir, à maintenir intactes celles des grandes traditions du passé qui doivent rester... éternelles" (Auguste Escoffier, Le Livre des Menus, 1912).

Escoffier était également un homme remarquablement généreux, profondément concerné par les questions d'injustice sociale et de pauvreté. Il s'est battu pour les droits de son personnel de cuisine à recevoir des soins médicaux et des pensions, et la plupart de ses collègues l'appelaient "Papa" car il les traitait comme une famille. Au Savoy et au Carlton, il avait toujours un peu plus d'employés que nécessaire, pour leur éviter le chômage.

Pendant la Grande Guerre, lorsque ses chefs ont été mobilisés, il s'est occupé non seulement des soldats mais aussi de leurs familles ; et lorsque certains de ses employés ont péri dans le Titanic, il a de nouveau veillé à ce que les familles soient prises en charge.

Il consacre personnellement beaucoup de temps et d'argent à la lutte contre la faim à Londres, aux côtés des Petites Sœurs des Pauvres. En 1910, il publie le "Projet d'assistance mutuelle pour l'extinction du paupérisme" où, déjà, apparaissent les grandes lignes de la politique sociale française, qui verra le jour bien des années plus tard.